Le retour de la bière

Article : Le retour de la bière
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01/08/2014

Le retour de la bière

 

Youyouyou ramadan est fini !

Vous allez dire que je suis obsédée et vous avez raison.

Parlons peu, parlons bien, parlons d’alcool :

Alors voilà l’Aïd c’était lundi 28 juillet. Donc tout était fermé. Mardi aussi d’ailleurs. Et puis un peu mercredi. De toute façon il fait chaud. Paraît qu’à cause de la chaleur on ne peut rien faire alors bon, à quoi bon travailler, hein ? Et puis tous ces gens qui se sont privés de nourriture (on va pas revenir sur le fait que c’est à moitié faux, ça ferait polémique ) doivent bien se reposer un peu là, de tous ces efforts.

Du coup mercredi c’était semi-férié. Moi je suis quand même allée travailler. Et du coup j’ai marché dans la rue. Et alors là c’était GENIAL.

Mercredi 16 h 20, une jolie rue du centre-ville, juste en face du magasin Mono**ix ( dont les rayonnages sont à nouveau remplis de bières!!!!! ). Le soleil tabasse sérieusement.  Y a pas grand monde dehors. C’est tout calme, c’est tout « mignion ».

J’ai besoin de mettre du crédit téléphonique. Je m’approche de l’étal d’un épicier. Deux hommes sont déjà en train de se faire servir. Du fromage. COUPE EN MORCEAUX !

Punaise : ils achètent pas du fromage pour se faire un sandwich, ni pour le dîner du soir, non, non, non, ils achètent du fromage pour boire.

Interlude explicatif : en Tunisie quand on va au bar on prépare une assiette de kémia : des olives, des fèves, du fromage en morceaux… ça dépend des saisons et des goûts. Mais en gros on se prépare de quoi grignoter pour son apéro.

Les deux loubards devant moi achètent du fromage pour boire. Mais bordel personne ne m’a dit à moi qu’on pouvait y aller gaiement aussi rapidement. Je pensais qu’il fallait encore faire semblant d’être chaste, pur, blablabla…

Les deux bonshommes tentent de se retourner, s’accrochent l’un à l’autre, c’est drôle, ils sont « fin ronds ». Ils titubent en s’en allant bras dessus bras dessous et en se chuchotant des trucs à l’oreille et hop, ils entrent dans le bar juste à côté de l’épicier.

Sur la devanture il y a écrit « Le café des sportifs ». Je crois qu’ils ne servent pas de café. Et franchement le seul sport qu’ils doivent faire c’est de lever le coude.

La bar est plein à craquer. Genre, les mecs sont à deux par chaises. Putain ils ont du avoir soif pendant un mois les gars ! Il y a un nuage de fumée gros comme Tchernobyl, un vacarme pas possible, des dizaines de bouteilles de Celtia vides sur chaque table. Ils sont tous bras dessus, bras dessous. Ça donne envie d’être un bonhomme pour rentrer dans ce joli foutoir et se taper dans le dos.

Mais bon je peux pas. Je reste sur le trottoir à les observer par les fenêtres ouvertes.

Trois mecs sortent en riant. L’un d’entre eux essaie de démarrer sa mobylette.

Allé reste, on continue, lui balance un de ses amis.

–  Bah non ma femme m’attend, en plus elle m’a demandé d’aller acheter du pain et du fromage pour les gamins.

Je reste là à les observer. Et je me dis que ça doit être sacrément fatigant d’être schizophrène.

La Rue

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