Dix dinars la passe, ça s’appelle aussi l’aumône
Non, mais on rêve : des prostituées « légales » manifestent devant l’Assemblée et la vice-présidente promet de faire suivre leur demande, tout en s’indignant que la Tunisie n’offre pas des conditions de vie décente à ses femmes. Mais ce n’est pas de ça qu’il faut s’indigner !
Ezzzah! La Tunisie est signataire de la CEDAW La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dont l’article 6 stipule :
Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour réprimer, sous toutes leurs formes, le trafic des femmes et l’exploitation de la prostitution des femmes.
Elle a pas honte Mehrezia d’être la vice-présidente de l’Assemblée d’un pays qui encadre la traite des êtres humains et qui enfreint les conventions qu’il signe ? Elle refuse de parler de morale et ben merci, parce que la décence voudrait qu’on s’offusque du fait qu’un ministère fiche et encadre le travail de femmes exploitées.
Les femmes qui manifestaient demandés la réouverture de leur maison close « pour ne pas faire l’aumône ». Pardon, mais à environ 10 dinars la passe, un peu moins de 5euros, c’est pas l’aumône ça ? En tout cas c’est pas cher payé pour serrer les dents.
Et pas la peine de dire que c’est le plus vieux métier du monde et que c’est comme ça parce que c’est pas vrai. D’abord parce que la prostitution n’est pas un métier, c’est de l’esclavage et de la violence, c’est de l’injustice sociale. Et surtout parce qu’avant ça il y a eu les chasseurs-cueilleurs et les agriculteurs, parce qu’il fallait bien manger, hein !
La Rue
Commentaires