Les taxistes ces balances !

Article : Les taxistes ces balances !
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21/01/2014

Les taxistes ces balances !

dinars

Il est tard, c’est le week-end, Copine 1 est en taxi, elle rejoint Copine 2 chez elle. Elle est habillée normalement, hein ! Pas de jupe courte ou de décolleté plongeant, rien d’aguicheur. Copine 2 habite un quartier résidentiel au bord du Lac. Toutes les routes sont les mêmes, tous les immeubles sont les mêmes, tous les rond-points sont les mêmes. Alors à chaque fois que l’on va chez Copine 2 on galère à trouver son chemin.

 

Copine 1 reconnaît quand même plus ou moins le rond-point, mais demande au chauffeur de refaire le tour pour s’assurer qu’elle est dans la bonne rue.

 

Et là le mec vrille dans sa tête et se dit que l’oiseau de nuit est une travailleuse de sexe qui cherche l’appart de son client. Il faut dire que le quartier s’y prête. Il abrite de nombreux étrangers qui y résident le temps d’une mission. Donc forcément une fille qui se balade seule la nuit et qui ne connaît pas exactement l’adresse ne peut pas être une jeune fille perdue. D’ailleurs, si c’était une fille ndhifa, « propre », « de bonne famille » et ben elle serait pas là, hein !

 

( On va s’épargner un paragraphe sur le fait que les filles de bonne famille peuvent être des monstres et que les travailleuses de sexe peuvent être des filles très bien. )

 

Copine 1 descend du taxi et là le chauffeur, ce co**ard, se dit qu’un peu de délation ça fait pas de mal, ça lui manque un peu les vieilles habitudes. Il voit une patrouille de flics arriver, leur fait des appels de phares et balance : « Elle est perdue ». Sous-titres : C’est une travailleuse de sexe qui ne sait pas où habite son client.

 

Rhoooooo ! La copine ne comprend rien. Elle bégaie, présente sa carte d’identité, se fait fouiller son sac, dans lequel se trouve un joli billet en euros, PREUVE pour les flics, qu’elle vend son corps à des étrangers.

 

Non non, en fait Copine 1 voyage beaucoup pour le taf. C’est tout.

 

Le paquet de cigarettes dans son sac lui vaut un regard de mépris appuyé. Mais pas de quoi l’embarquer. S’il avait s’agit d’un preservatif ça aurait été moins drôle. Longtemps il faisait office de preuve de prostitution illégale. C’est ce que m’a expliqué un militant d’une association contre les MST, qui, il y a quelques années, avait les plus grandes peines du monde à distribuer des preservatifs aux travailleuses de sexe dans la rue. Dés qu’un flic arrêtait ces nanas, il utilisait les préservatifs trouvés dans leur sac comme preuve contre elles.

 

« C’est reparti comme en quarante, c’est ça , hein ? Les taxistes se remettent à surveiller tout le monde ? », demande  Copine 2, sortie de chez elle catastrophée, en pyjama, pour sortir Copine 1 de la panade. « Et est-ce qu’il me faut un contrat de travail dans mon sac pour justifier de mon boulot ? Hein ? » Elle s’énerve contre le policier, voudrait dézinguer le chauffeur de taxi, gardien d’une morale toute approximative.

 

Parce que franchement, entre  indic et fille de joie, il n’y a qu’une seule activité qui fait sourire. Peu importe ce qu’en dit la morale.

 

La Rue

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Commentaires

khadim
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les pays sont différents mais se ressemblent tous et les pharisiens veillent un classique

René Nkowa
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"Parce que franchement, entre indic et fille de joie, il n’y a qu’une seule activité qui fait sourire. Peu importe ce qu’en dit la morale."

Cette phrase, je la surkiffe! ;-)